Notes : Je reviens à mon premier cours de médecine. Je ne voulais pas me faire remarquer, aussi me suis-je habillée de noir, avec juste un petit col blanc. J’ai constaté en arrivant que j’avais eu raison, les autres femmes étaient toutes vêtues comme moi. Ma plus grande crainte, c’étaient les leçons d’anatomie, les heures de dissection. Et il s’est trouvé quelqu’un pour dire à mi-voix, mais très distinctement, en excellent français, la première fois que mes collègues femmes et moi sommes entrées dans l’amphithéatre : Les corbeaux sont toujours noirs Cependant quand nous avons commencé à travailler, tout s’est très bien passé. J’avais eu peur de mal supporter l’exercice, mais l’intérêt pour les mécanismes du corps humain a pris le dessus. Je m’étais procuré une trousse de dissection chez un fournisseur de l’hôpital, qui m’abait priée deux ou trois fois de lui envoyer mon mari : il préférait vendre directement au Herr Doktor . Je ne sais pas s’il a compris que le Herr Doktor , c’était moi. Lorsque je rentrais après des journées passées toutes entières à disséquer une main, ou a étudier un tibia, je racontais tout cela à Basil, qui écoutait avec passion, posait des questions. Grâce à tes descriptions , a-t-il dit un jour, je vois de l’intérieur les parties du corps que je peins Parfois je disséquais les poules et les lapins que Joséphine ramenait du marché, juste avant qu’elle ne les passe à la casserole. Elle suivait l’opération avec attention, à fini par se risquer à manier le scalpel- à la cuisine uniquement, s’entend- et m’est devenue très utile au moment de mes révisions d’examen.